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Gérard Duc nous raconte l'histoire de notre Ecole d'Horlogerie

Gérard Duc nous raconte l'histoire de notre Ecole d'Horlogerie

Le 16.10.25

Le livre « Garantir la tradition, porter l’innovation - Les 200 premières années de l’Ecole d’Horlogerie de Genève » est le résultat d’un énorme travail de l’historien Gérard Duc.

Conférence de Gérard DUC, historien, sur son ouvrage L’histoire de l’École d’horlogerie de Genève, donnée à L’Ecole d’horlogerie de Genève présentée à l’initiative de la Société des horlogers

Synthèse

La conférence retrace le projet de recherche historique consacré aux deux siècles d’existence de l’École d’horlogerie de Genève, fondée en 1824. Elle s’articule en trois volets : la sauvegarde des archives, la méthodologie de l’historien et la présentation des principaux résultats publiés dans L’histoire de l’École d’horlogerie de Genève et à travers une exposition installée dans les couloirs de l’école, qui prolonge le livre en images et en documents d’archives.

Origine du projet et sauvegarde des archives

L’initiative est née en 2019, cinq ans avant les commémorations du bicentenaire. Sous l’impulsion de Stéphane Cruchaud, doyen de l’école, et de Pierre Amstutz, le projet a visé à la fois la préservation du patrimoine archivistique et la valorisation de l’histoire de l’établissement.
Le traitement des archives s’est révélé complexe. L’archiviste Gregory Nobs a été chargé de rassembler, classer et inventorier un ensemble dispersé dans les sous-sols de l’école depuis son installation au Petit-Lancy en 1968. Après quinze mois de travail, entre 2021 et 2022, il a constitué un fonds de 500 boîtes d’archives, soit 32 mètres linéaires, l'inventaire du fonds comprend près de 880 entrées. Ce travail méticuleux a permis de sauvegarder un patrimoine documentaire unique couvrant deux siècles de formation horlogère genevoise.

Le travail de l’historien : une véritable enquête

Le travail d’un historien s’apparente à une enquête. À partir des questions de recherche, il explore les sources archivistiques et documentaires pour construire un récit cohérent. Pour l’histoire de l’École d’horlogerie, il a mobilisé les archives classées, la littérature existante (environ 80 ouvrages), ainsi que les documents municipaux et cantonaux. Durant la période où l’école dépendait de la Ville de Genève (1843–1932), le Conseil municipal a abordé les questions scolaires près de 140 fois, fournissant une riche matière d’étude.
Afin d’organiser cette masse d’informations, plusieurs bases de données ont été constituées : biographies de membres de commissions, d’élus municipaux, données financières, etc. Plus de 10 000 photographies numériques de documents ont été analysées et résumées avec rigueur. Ce patient travail d’analyse a jeté les bases de la rédaction de l’ouvrage commémoratif.

Le livre et l’exposition : restituer deux siècles d’histoire

L’ouvrage issu de cette recherche s’articule autour de douze thèmes, comme les index d’une montre, regroupés en quatre grandes parties.
La première, Fixer le temps, se définir dans l’espace, relie l’histoire de la mesure du temps à la géographie, illustrée par la quête de précision des chronomètres de marine au XVIIIᵉ siècle. Elle met en lumière le rôle de Genève et de son école dans la tradition de la haute précision horlogère.
La deuxième partie, Former des horlogers, aborde les tensions entre tradition et modernité dans l’enseignement, la place des machines et la formation théorique.
La troisième, Promouvoir l’horlogerie, montre comment l’école a soutenu le secteur à travers la gestion du Poinçon de Genève et du Contrôle officiel suisse des chronomètres (COSC), mais aussi par la création controversée de classes féminines à la fin du XIXᵉ siècle, reflet des inégalités salariales de l’époque.
Enfin, la quatrième partie, Apprendre et faire apprendre le métier d’horloger, s’intéresse à la vie des apprentis, des maîtres et des directeurs, explorant leur quotidien et leurs parcours à travers le temps.

La conférence se conclut sur une invitation à découvrir les treize panneaux d’exposition installés dans les couloirs de l’école, qui prolongent le livre en images et en documents d’archives.

Ce travail de recherche et de mémoire offre ainsi une plongée passionnante dans 200 ans d’histoire technique, éducative et humaine, témoignant de la place essentielle de Genève dans la culture horlogère mondiale.

Texte : Anaïs Georges Duclos (DC-Agencies)

 

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