Pendule du Grand Conseil
Le 19.04.24Visite du Grand Conseil et de sa pendule, avec la présence de Monsieur Jean-Pierre Curchod, coordinateur du projet.
Ce vendredi soir, 19 avril 2024, nous avons été accueillis par le sautier de la République de Genève, Monsieur Laurent Koelliker, dans la cour de l’Hôtel de Ville.
Nous étions nombreux ce soir-là à gravir la rampe construite au XVIᵉ siècle, permettant d’accéder sans effort aux étages, avant de nous soumettre à un contrôle de sécurité digne du Palais fédéral. Nous sommes d’abord entrés dans la salle des Pas-Perdus, rénovée il y a cinq ans, avec son impressionnant plafond en sapin formé de deux énormes poutres et les armoiries de Genève, datant du XVᵉ siècle, peintes au-dessus de la porte.
Puis, nous avons pénétré dans la salle du Grand Conseil, qui accueille 100 députés, ainsi que le public dans une tribune dédiée, les jeudis et vendredis. Inaugurée en 2019 après quatre ans de travaux de rénovation, cette salle dispose désormais d’un ascenseur. La disposition des sièges a été modernisée : ils forment désormais un hémicycle sous un impressionnant dôme boisé qui laisse entrer une abondante lumière naturelle.
Nous en avons profité pour nous asseoir dans les confortables fauteuils, conçus à l’identique de ceux de l’ONU à New York par un designer danois, afin d’écouter les explications et anecdotes de Monsieur Koelliker.
Ensuite, Monsieur Jean-Pierre Curchod, ingénieur en microtechnique et ancien doyen de l’École d’Horlogerie de Genève, nous a présenté l’important travail de rénovation et de modernisation de l’horloge du Grand Conseil, qu’il a dirigé en s’appuyant sur l’expérience acquise lors de projets précédents, comme la restauration de l’horloge de l’église de León en Espagne et celle d’Ecosia à Versoix.
Il s’agit d’une horloge murale fabriquée à Genève en 1884 (par Ferdinand Cheval, à la Servette) et récupérée au château de Prégny-Chambésy, dont le mécanisme proviendrait toutefois de Morez, dans le Jura français.
Bien que l’horloge indique l’heure dans la salle du Grand Conseil, son mécanisme est placé dans la salle voisine Nicolas Boveret. Monsieur Curchod lui a adjoint une structure en acier inoxydable, avec un poids rempli de billes de plomb et une cloche fondue à Treyvaux (Fribourg).
L’horloge doit être remontée et ajustée automatiquement, c’est pourquoi, les rouleaux ont été électrifiés, des capteurs ont été ajoutés sur les aiguilles, et un automate Bekhov reçoit l’heure de référence via un serveur Internet. La mise à l’heure se fait par inhibition : l’automate ajuste l’horloge en la faisant légèrement avancer ou en stoppant le balancier grâce à un actuateur. À noter que, même sans électricité, l’horloge continue de fonctionner pendant huit jours.
Ce projet a nécessité la fabrication d’environ 120 pièces par les apprentis des écoles d’horlogerie et de mécanique de Genève, qui y ont consacré près de 5 000 heures de travail. De plus, les élèves interviennent une fois par an pour effectuer la maintenance et le passage à l’heure d’été.Cette visite a suscité beaucoup d’enthousiasme parmi nos nombreux sociétaires, qui ont posé de multiples questions et se sont pressés poliment pour prendre la pose devant le mécanisme protégé par une vitre.
Notre président a chaleureusement remercié Messieurs Curchod et Koelliker pour leurs précieuses explications et pour l’organisation de cette visite exceptionnelle de la salle du Grand Conseil de la République.
Texte : Christophe Lyner
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